D’un point de vue historique, cette tenue peut être qualifiée de totalement impossible. Ca tombe bien, c’était précisément mon but. Par contre d’un point de vue technologique, le choix des équipements et des camouflages correspond tout à fait à un ensemble qui aurait bien pu exister. Ce côté improbable mais cohérent m’a tout de suite fait penser au monde alternatif évoqué dans le jeu vidéo « Alerte Rouge » Pour ces raisons, j’ai fait le choix d’appeler mon costume du nom d’un célèbre jeu vidéo : « Red Alert »… Que de scénarios en perspective…

De quoi s’agit-il ?

Mon objectif était de pouvoir jouer dans une tenue « vintage », d’influence allemande, sans pour autant renvoyer aux heures les plus sombres de l’histoire du 20^ème siècle. Voyons un peu de quoi elle se compose.

 

a) Le casque.

Pas question de jouer avec un « fritz », c’est une question de respect et de bon sens. Mon choix s’est donc porté sur un casque Est Allemand qui, même s’il fut conçu en 1944, n’est en rien emblématique.

 

Par souci d’authenticité, je me suis attaché à me dégotter un 1er type Bis. En ce qui me concerne, mon exemplaire est daté de mars 1960. Vous pouvez tout autant vous trouver des modèles ultérieurs, mais méfiez vous des dernier types, certains présentent un défaut de conception. Leur coiffe intérieure est montée trop bas, ce qui est assez inesthétique lorsque vous le portez.

Ces casques sont en général livrés avec un filet très pratique pour y implanter des feuilles et des branchages.

Enfin, essayez de vous dégotter un couvre casque Est-allemand, cet article est muni d’un couvre nuque très pratique pour éviter les tiques ainsi que les coups de froids. En prime, 3 boutons vous permettent de déployer une fine résille sur le visage qui vous protègera bien des moustiques durant les jeux nocturnes à la belle saison…

1. b) L’habillement : Le haut.

Pour le coup, le Camouflage « strichtarn » Est Allemand, en plus d’être laid, est assez peu efficace. De plus, mon but n’étant de ne pas nécessairement représenter une nationalité ou une idéologie, j’ai choisi de ne pas le retenir en tant que camouflage principal. En la matière, je me suis tourné vers 2 options.

 

 

L’option Eté.

Pour ce premier essai, je me suis pris un camouflage M90 Suédois.

Même si la veste est de coupe récente, le camouflage emprunte une conception qui remonte au début du 20^ème siècle. D’inspiration cubiste, le motif est très déstructurant.

Terriblement efficace dans les sous bois européens, il tire très bien son épingle du jeu dans des environnements plus rocheux.

 

 

L’option Automne/Printemps/Hiver.

 

J’ai jeté mon dévolu sur le sumpftarn (appelé également BGS). Ce motif demeure dans la catégorie des « splinter ». Ce dessin à perduré au sein des unités gardes frontières ouest allemandes jusque dans les années 70. La veste est une Wahl Mehler & Fulda originale.

C’est une coupe très inspirée des vareuses type 39 / 40 avec les crochets de suspension.

C’est une veste incroyablement confortable et pratique, si vous en repérez une, jetez vous dessus, ça vaut vraiment le coup.

 

1. c) L’habillement : Le bas.

Choisir un pantalon olive m’aurait immanquablement rapproché d’un ensemble trop « ouest allemand » à mon goût. Pas question non plus de trouver un pantalon des années 40… Par contre, le strichtarn Est-allemand trouve parfaitement sa raison d’être. En plus d’être assez peu couteux, ce motif est largement suffisant pour couvrir le bas. Au mieux vos jambes ressembleront à un tronc d’arbre, au pire… Elles ne ressembleront à rien.  N’oubliez pas de vous commander une paire de bretelles !!! Ces pantalons n’ont pas de ceinture.

Pour terminer la tenue, il me fallait bien demeurer dans une approche cohérente. Donc « exit » les rangers… Bonjour les bottes de marche. C’est un peu rude au début, mais on s’y fait très bien. Méfiez vous, de telles chausses sont nettement plus lourdes et encombrantes et vous vaudront quelques bonnes gamelles si vous ne pensez pas à bien décomposer vos mouvements et lever les pieds… En ce qui me concerne, je me suis rabattu sur du matériel Ouest-allemand de meilleure facture. Mais des modèles soviétiques ou de bonne vieilles bottes de pompiers feront bien l’affaire.

 

1. d) Le Gear.

Après mures réflexions, je me suis décidé à prendre un brelage « Y ». Pourquoi ? Parce que ce type de brelage a existé avant et bien après la seconde guerre mondiale. Les Autrichiens, Suisses, Français… Tous ont tous à un moment ou un autre de leur histoire militaire utilisés des brelages de cette conception.  Le fait que ce dispositif ait perduré au sein des BGS jusque dans les années 70 a achevé de me convaincre.

Ce brelage vient bien entendu se greffer sur un ceinturon.

Au début j’ai souvent utilisé un ceinturon de la Bundeswehr.

Cependant, je dois bien reconnaître que, malgré une bonne facture, l’aigle de la RDA peut pousser à une malheureuse confusion.

Je me suis donc rabattu sur un ceinturon de sortie Est Allemand qui fait très bien le travail en plus d’être légèrement plus pratique.

 

A ce brelage viennent s’ajouter :

–     Un sac à pain. Vous pouvez le greffer soit sur les Anneaux de votre veste BGS soit directement sur le ceinturon. Vous avez le choix entre le modèle Est-allemand et BGS… l’un est beige verdâtre, l’autre vert…

–     Une gourde Est-allemande. La gourde « coco » avec son quart auraient pu être adaptés, mais pour le coup trop reliés à un contexte historique. La gourde Est-allemande est dotée d’une housse camouflée qui évite tous malentendus. On pourra noter qu’il n’est pas impossible malgré tout de se faire faire camoufler une gourde « coco » avec un bout de tissus « strichtarn » ou « olive »… C’est une chose qui s’est assez fréquemment faite dans les années 50, lorsque la bundeswehr fut créée. Ah, dernier détail, les gourdes Est-allemandes donnent un sacré goût de plastique à votre eau… Peut être existe il des modèles anciens en alu ?

–     Un Sturmgepack modèle 39 (un paquetage d’assaut). C’est un composant essentiel et très pratique. A ce niveau, la tenue est assez édulcorée pour pouvoir accepter un tel équipement. De plus, il faut bien reconnaître que le modèle 1956 Est-allemand est assez affreux en plus d’être incommode. En ce qui me concerne, j’ai malgré tout « édulcoré » le mien en y greffant une musette ouest allemande des années 1970 et une gamelle Est-allemande bien repérable à sa couleur grise.

–     Une Zeltbahn (toile de tente-poncho). Pour cette question, au début j’ai opté pour un modèle classique, triangulaire. J’ai pris la mienne vert olive dans un lot des années 50/70… Et puis j’ai enfin compris comment me servir d’un Zeltbahn Est-allemande… Cette dernière est encore plus pratique et intelligente que la triangulaire en plus d’être carrément plus élégante. Veillez à bien vous faire livrer des sangles cuir. Elles sont assez facilement trouvables et tellement plus élégantes que le nylon…

–     Une Pelle. j’ai choisi un modèle suisse : Cohérent, mais différent…

–     Un étui de masque à Gaz. Pourquoi cela ? Ben pour mettre le gaz de mon blowback pardi !!!  Pour se faire, pas question de reprendre un modèle 40 long… Le mieux est de prendre un modèle 70 ouest allemand. Similaire sur la destination, son aspect est radicalement différent.

–     De portes-chargeurs G3. Vous avez le choix entre le modèle olive en toile plastifiée des années 70… Ou bien, et là y a pas photo, les porte-chargeurs cuirs utilisés par les Gardes Frontières de la RFA…   . Dans la mesure ou vous préfèreriez une AK47 ou 74, les porte chargeurs strichtarn vont très bien. Veillez cependant à en choisir du premier type, vous hériterez d’une petite poche latérale très pratique pour un Chargeur additionnel pour votre blowback. Enfin, option grand luxe, vous pouvez toujours utiliser des porte chargeurs Stg44 pour votre AK… Mais là, ce n’est pas le même budget.

–     Un étui pour le backup. En ce qui me concerne, je me suis pris un P38. Elégant et avant-gardiste, ce lanceur avait besoin d’un étui à sa hauteur.  Vous pouvez choisir un étui modèle 44 et après guerre. Ils sont peu cher et assez facile à trouver étant donnés qu’ils étaient utilisés par la police d’Allemagne de l’ouest. Le top, c’est un koffertashe ou étui-coquille. Terriblement rétro, cet étui « blindé » est également parfait pour protéger votre réplique couteuse et fragile… Après tout, ce n’est qu’un jouet.

Voilà,  je pense avoir fait largement le tour de cette tenue. Ce type d’équipement nécessite évidemment un certain entretien. Les cuirs doivent être régulièrement lavés et graissés et les ferrures bien protégées. Cependant, c’est le plaisir de redécouvrir des gestes oubliés tout en évoluant dans une tenue atypique, adaptée à toutes les saisons et qui à de la gueule !!!  Bien sûr on est pas dans le « pratique » et l’efficacité des tenues moderne, mais les petits désagréments organisationnels seront largement compensés par l’attrait d’une tenue stylée, élégante et… terriblement vintage.